Sujet : Notes Pollution.doc
Date : 10/03/2004 17:33:38 Paris, Madrid
De : mcblandin@nordnet.fr
A : mfuzellier@aol.com
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Merci de vos informations. Ci-dessous quelques compléments que l’on m’a communiqués, ainsi que 2 documents suisses.

Quelques remarques :

- PM2.5 :

1. Penser aussi aux métaux lourd du groupe du platine qui sont perdus par les catalyseurs de moteurs essence et diesels, et qui commencent sérieusement à polluer toute la planète, avec de probables effets sur la santé (le platine est utilisée en chimiothérapie, avec des effets secondaires importants.

- MTBE :

2. Les MTBE.

15 % de MTBE dans l'essence recommandé aux USA puis Canada, mais les pétroliers restent extrêmement discrets sur la composition précise des carburants qui d’ailleurs varie avec les saisons, les sites de production, la provenance des pétroles, etc. (en particulier je n’ai pas trouvé de données sur le kérosène qui est 1/4 de la production mondiale de carburant et qui peut encore contenir bcp de plomb.

Ethyl tert-butyléther (ETBE) et du Méthyl tert-butyléther (MTBE)

ETBE et MTBE = étheroxydes ajoutés à l'essence pour fixer son indice d'octane.

composés solubles dans l'eau et très peu biodégradables,

migrent dans les réseaux hydriques ou les nappes aquifères, en cas d'accident ou de manière continue près des raffineries ou des stations de distribution des carburants

Afin de déterminer l'ampleur de la contamination par le MTBE dans les eaux souterraines, une vaste étude a été réalisée par le USGS (U.S. Geological Survey) en 1993-1994. En tout, 210 puits et sources ont été échantillonnés dans 8 régions urbaines et 549 puits en région agricole. Le nombre de puits contaminés et la concentration en MTBE étaient significativement plus élevés en région urbaine qu'agricole, soit une proportion de 27% et 1,3% respectivement. Les sources de contamination des nappes phréatiques peuvent être diffuses, telles les eaux d'orage, ou ponctuelles, tels un réservoir souterrain fuyant, un site d'enfouissement, une industrie, un pipeline, etc.

En résumé, sur 60 composés analysés, la détection du MTBE a été le deuxième en importance en région urbaine. Jusqu'à présent, les chercheurs n'ont pas identifié clairement la voie d'entrée et le transport du MTBE dans l'eau souterraine limitant ainsi la mise en place de spécifications pour la protection. De plus, des recherches sont nécessaires pour connaître les produits de dégradation du MTBE qui pourraient s'accumuler dans les eaux souterraines.

les chercheurs ont mis en évidence une relation d'inhibition de la biodégradation du MTBE en présence d'autres produits de l'essence (benzène, toluène, éthylbenzène et xylènes). La poursuite des travaux permettra de proposer une méthode de traitement biologique avec l'utilisation de murs réactifs au niveau de la nappe souterraine.

(http://www.infrastructures.com/0399/ross.htm)

La toxicité " à l'étude " depuis des années, mais non-négligeable.

Donnent goût et odeur à l’eau. Le MTBE est le deuxième polluant en masse présent dans les systèmes hydriques aux USA (CNRS)

Faible coût, facilité de production, indice d'octane élevé et bonnes propriétés de mélange avec l'essence.

Peut être produit directement sur site ( raffineries) et ajouté aux essences sur place.

Approuvé depuis 1979 aux États-Unis, la production du MTBE a augmenté en moyenne de 25% par année depuis le début des années '80. Actuellement, 36 % de l'essence vendue aux États-Unis contient des produits augmentant l'oxygénation de l'essence et de ce nombre, le MTBE représente 85%. (source : http://www.infrastructures.com/0399/ross.htm)

Le MTBE semble difficilement dégradable dans l'environnement par voie biologique et abiotique

Site sur leur biodégradation en fermentateur testée par des bactéries (filamenteuses, souvent) http://www.utc.fr/~pauss/recherches.html

MTBE figure actuellement sur la liste des polluants de l'air potentiellement dangereux (Hazardous Air Pollutants List, U.S.A) avec 189 autres composés chimiques. Plusieurs craignent les effets du MTBE sur la santé humaine depuis que des citoyens de différentes villes américaines ont rapporté une série de symptômes tels des maux de tête, une irritation des yeux, un brûlement du nez et de la gorge, une toux, des nausées ainsi que des étourdissements.

Cordialement,

Marie-Christine Blandin






Le 14 mars 2004,

Madame la Sénatrice,

Merci pour toutes les pierres que vous avez bien voulu apporter à l'étude sur les MTBE et autres additifs assimilés aux carburants dont vous avez bien voulu prendre connaissance.

Votre réponse m'a au demeurant conduit à constater que je n'avais pas clairement fait la jonction entre la situation américaine et celle de l'Europe. J'ai donc réparé cette omission en évoquant la nouvelle directive communautaire 2003/17/CE du 22 mars 2003 censée être opérationnelle - ironie du sort! - depuis le 1er juillet 2003 afin d'être substituée à la directive antérieure 98/70/CE beaucoup laxiste que la réglementation américaine!. Peut-être pourriez-vous interroger le Gouvernement sur ses intentions quant à l'entrée en vigueur de ces nouvelles dispositions européennes qui restreignent les pouvoirs des pétroliers quant à la composition des carburants qu'ils vendent sur le marché? Et de lui demander de préciser quelles dispositions il compte prendre pour protéger les nappes aquifères. En effet, alors que les nouvelles dispositions communautaires rapprochent les Européens de la situation Outre-Atlantique, et cela avec un flou artistique aussi remarquable que consommé!, rien ne parait prévu dans la politique communautaire pour prévenir la pollution des nappes aquifères par les additifs aux carburants à la lecture du rapport n°1466 déposé sur le bureau de l'Assemblée nationale par M. Flageolet afin de transposer de la directive 2000/60/CE du Parlement européen et du Conseil du 23 octobre 2000 établissant un cadre pour une politique communautaire dans le domaine de l’eau.

La question du platine a été abordée -de façon certes très rapide et par liens - dans l'encadré intitulé "A quels risques exposent les produits chimiques émis par la combustion des carburants fossiles ou leur raffinage". Cet encadré énumère les dégâts sanitaires pouvant être provoqués par la production ou la combustion des carburants fossiles. Mais il m'a paru tout à fait dommageable de jeter l'anathème sur le platine, qui est l'un des rares produits de traitement sur le terrifiant cancer des ovaires. En revanche, je trouve extrêmement inquiétante la montée des maladies imputables au vanadium et au cobalt microfinés qui semblent s'y substituer et sur lesquels le Dr Dick van Steenis a sonné vigoureusement l'alarme.

Ne serait-il pas souhaitable d'attirer l'attention des institutions nationales et européennes sur le sujet et sur une nécessaire mise à jour des réglementations sur les installations classées? Voir d'instituer une obligation de capture des particules les plus nocives inférieures à 2,5 microns (ce n'est guère facile avec l'interdiction de l'amiante mais probablement faisable avec d'autres produits), ce qui suppose également la prise en compte par l'Europe des pollutions engendrées par les PM2.5 qui ne font l'objet d'aucune réglementation alors qu'elles traversent librement les frontières.

Enfin, je ne vous cache pas que mon intention n'est pas de me substituer aux chercheurs dont j'admire le travail souvent parfaitement ingrat avant de parvenir à une découverte. Il s'agit de tenter de montrer que la théorie médicale qui, en France, semble prévaloir d'admettre comme une fatalité les pollutions, commet une erreur de surestimation des possibilités de la médecine, et conduit tout droit au déficit abyssal de la Sécurité sociale alors qu'une prévention sereine et réaliste ne peut que conduire à une réduction des dépenses de santé et une élévation de la qualité de la vie.

En voulez-vous un exemple? La mastocytose, systémique ou non qui peut aboutir à la maladie dite des os de verre, a été classée abusivement en France comme maladie rare et génétique (ce n'est pas le cas aux USA) alors qu'il s'agit d'une maladie qui concerne, entre autres, tous les asthmatiques (ce qui est loin d'être rare) et qui est directement provoquée par l'inhalation ou l'ingestion de molécules servant d'additifs pétroliers dits oxygénés dans les carburants (se reporter au paragraphe "Rapports entre les MTBE, et les granulocytes ou le mastocyte".) Une maladie qui ne guérit pas et pourrit la vie de ceux qui en sont atteints, et peut même s'attaquer au système nerveux central, sans le moindre espoir de guérison et avec un risque élevé de carcinogénèse. Or, si j'en crois la publicité de Total, il est très simple de remplacer le plomb: il suffit d'ajouter au carburant un seul additif: "le potassium"!. Alors, pourquoi le Parlement et la Commission européenne n'ont-ils pas choisi cette solution? Pour assurer la promotion de la Mastocytose et pour vendre très chers des produits pétroliers qui coulent la santé publique?

Vous remerciant de votre attention, je vous prie d'agréer mes salutations distinguées.

JRF